Comment continuer à faire vivre un bébé parti trop tôt ?

Dans les premiers mois du deuil périnatal et parfois les premières années, les parents ont très souvent un grand besoin de raconter leur histoire et de parler de leur bébé. C’est très important de le savoir. Voici des conseils donnés par Françoise, bénévole de l’association SPAMA pour continuer à faire vivre cet enfant auprès de l’entourage. 

Parler de ce bébé

Françoise : Le silence et les non-dits autour de leur bébé leur font beaucoup plus de peine que l’émotion qu’ils ressentent en parlant de lui. Sinon ils ont l’impression que leur enfant est mort une deuxième fois, qu’il n’a pas existé, qu’il est nié et qu’il n’est pas reconnu. C’est une erreur que l’on fait souvent. 

Le nommer par son prénom

Françoise : N’ayez pas peur de leur faire de la peine ou de réactiver leur chagrin en leur parlant de leur bébé, en le nommant par son prénom. Donnez-leur des occasions d’évoquer des souvenirs ensemble, des souvenirs de la grossesse, de la naissance, de leur enfant dans les bras même après le décès. Beaucoup d’amour est partagé dans ces moments-là, donc c’est chouette de leur donner l’opportunité de parler de tout ça. 

Regarder ses photos, raconter sa vie

Françoise : Comme pour tous les autres deuils, parlez de la personne qui est décédée, regardez les photos, racontez sa vie, encore et encore. Cela va finir par apaiser l’intensité des émotions. Cette parole-là coule, ces mots peuvent sortir. 

Ne pas hésiter à réactiver le chagrin

Françoise : Acceptez de les voir pleurer et d’être parfois ému.e. avec eux. Les larmes permettent d’exprimer et d’apaiser la souffrance. Ce n’est pas vous qui faîtes pleurer, c’est plutôt une occasion pour eux de laisser couler leur émotion. Il ne faut pas hésiter à réactiver le chagrin.

Carte co-créée entre Sophie Gidrol et la Fabrique à Sourires

Ne pas les rassurer avec des éléments positifs de leur vie

Françoise : Ne cherchez pas à les rassurer en trouvant à leur place les éléments positifs qui éclairent leur vie au fond de leur nuit de chagrin. Comme par exemple, le fait d’avoir d’autres enfants en vie, un conjoint, un métier ou une gentille famille. Ils sont les seuls à pouvoir les repérer et les nommer, au terme d’un certain cheminement.

Aider les parents à restaurer leur confiance en eux

Françoise : Ces parents ont un sentiment d’impuissance et de culpabilité, car ils n’ont pas pu sauver leur enfant. Ils ont donc besoin de restaurer leur confiance en eux. Dites-leur ce dont vous avez été témoin, comme leur amour pour leur bébé et tout ce qui a pu être vécu par eux auprès de leur bébé, en fonction des circonstances. En un mot, aidez-les à pouvoir se regarder comme de bons parents. Il y a eu de l’amour dans l’attente de ces enfants : l’épanouissement de la maman avec son gros ventre par exemple, parler de la joie qu’ils ont eu. Ils doivent se se réconcilier avec leur rôle de parent.

Materner l’enfant différemment

Françoise : Les parents ont besoin de prendre soin du lien avec l’enfant. Entretenir cette relation autrement que dans une relation physique, d’une autre façon. Cela peut être différé si on n’a pas eu le temps de le faire sur le moment, et passer par différentes choses : aller au cimetière, écrire, peindre, faire un album photo, se faire un tatouage, personnaliser un bracelet ou un collier par exemple. 

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J'aime peindre à l'aquarelle, vous partager l'histoire de mes créations ainsi que les coulisses de ma marque "La Fabrique à Sourires" 🙂